Si vous avez tendance à vous énerver facilement, à avoir des crises de panique ou d’angoisse, ou toute autre émotion et comportement exagéré que vous ne pouvez pas contrôler, du mal à communiquer avec certaines personnes, alors ce blog peut vous aider.
A la fin de votre lecture, que j’espère vous trouverez légère et facile, vous trouverez un enregistrement pour vous aider à activer votre frein vagal.
Vous trouverez ici un condensé de diverses explications de spécialistes de la théorie Polyvagale dont Deb Ana, Eric Marlien (ostéopathe) et Florence Bernard, ainsi que mes propres notes suite à ma formation.
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L’ensemble des informations du monde extérieur et de l’intérieur de notre corps est centralisé par des noyaux de neurones à différents endroits de notre cerveau.
Celles-ci vont être en interaction avec nos émotions, nos souvenirs et nos conditionnements traumatiques, déclenchant une réponse du corps - commanditée par le SN sympathique - plus ou moins adaptée et efficace.
Nos comportements sont conditionnés par comment nous nous sentons, mais pas de manière consciente ou cognitive, mais plutôt comment le système nerveux se sent par rapport à l’intérieur du corps et notre environnement.
La théorie Polyvagale nous explique que notre système nerveux peut nous faire sentir différents états émotionnels involontaires et inconscients, qui, quand ils sont inadaptés, nous limitent et nous empoisonnent la vie.
Stephen Porges a découvert qu’il y a en fait 2 nerfs vagues parasympathiques aux fonctions totalement différentes : leurs origines, leurs buts, leurs physiologies, leurs systèmes d’adaptation, leurs modes de réponse au danger. Chacun est lié à certains états émotionnels récurrents et est la cause de symptômes, dysfonctionnements, ou maladies spécifiques.
C’est la Théorie Polyvagale (TPV)
Son travail a été « traduit » en langage accessible au commun des mortels par Deb Ana.
COMPRENDRE LA THEORIE POLIVAGALE
LE SYSTEME NERVEUX AUTONOME
Le Système Nerveux Autonome (SNA) est l’interface entre le corps et la psyché.
Il entraîne des modifications dans le corps qui nous permettent de ressentir nos émotions primaires (joie, peur, colère…).
Le ROLE du SNA est de réguler l’organisme pour maintenir l’équilibre dans le corps. Il doit constamment s’adapter aux défis du monde extérieur. Il est le premier à réagir (quelques millisecondes), avant la pensée, les hormones et le système immunitaire, au moindre changement extérieur (changement de température ou de luminosité, ingestion de nourriture ,etc). Ces divers capteurs permettent d’informer différents centres et organe afin d’y apporter une réponse adaptée.
Il est constamment en train d’évaluer si nous sommes en sécurité ou non.
Son but est de nous protéger de la mort ET de la souffrance.
C’est lui qui définit l’expérience que l’on est en train de vivre.
Cependant, si nous ressentons certaines émotions à long terme, Notre SNA est dérégulé. C’est-à-dire qu’il n’est pas capable de revenir au calme et qu’il y a constamment une alarme. Ainsi, notre corps ne peut pas fonctionner normalement et on ne peut pas s’engager socialement dans la vie. On estime qu’il est à 80% à l’origine des troubles tels que :
Humeur, confiance en soi, timidité, problèmes relationnels, du mal à s’engager dans la vie, peurs, paniques, anxiété, du stress, troubles digestifs, troubles du sommeil, inflammation, tensions…
Cela va engager des problèmes de santé donc, relationnels (car les réactions ne sont pas adaptées) et émotionnels (car il est difficile de vivre dans ces états-là).
L’idée est d’avoir une bonne « flexibilité vagale » et de pouvoir naviguer à loisir entre les différents états. Nous pouvons les dompter et apprendre à nous en servir comme des outils, les utilisant adéquatement selon la situation que nous devons vivre.
Notre SYSTEME NERVEUX est composé, entre autre, du :
1- SYSTEME NERVEUX VOLONTAIRE : le SN Somatique, de la vie, de la relation.
PERMET DE de sentir, toucher, (ORGANES DES SENS ) et d’agir (système musculaire)
2- SYSTEME NERVEUX INVOLONTAIRE : le SN Autonome, qui est inconscient
Il est divisé en 3 systèmes :
1- le système nerveux sympathique,
2- le système nerveux parasympathique, le nerf vague, lui-même divisé par la TPV en dorsal
et ventral
3- le système nerveux entérique, également appelé le 2e cerveau.
Planète Santé définit le nerf vague comme « une paire de nerfs crâniens, constitués à 80% de
fibres nerveuses sensorielles, qui transmettent des informations de natures chimiques, mécaniques et thermiques, issues de nos organes internes et ce, jusqu’au cerveau ».
Il est ainsi appelé parce qu’il est… vague 😏: il a de nombreuses ramifications.
Les systèmes sont apparus lorsque les espèces en ont eu besoin pour assurer leur survie et à
mesure qu’elles apprivoisaient le monde :
LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE DORSAL: il y a 500 millions d’années
LE SYSTEME NERVEUX SYMPATHIQUE : il y a 400 millions d’années
LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE VENTRAL : il y a 200 millions d’années
On peut voir que nous avons plus l’habitude de voir le monde comme un danger que de faire du lien social .^^
L'échelle polyvagale de Deb Ana
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1- LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE DORSAL (ou Nerf Vague Dorsal (NVD) ou Ancien)
Physiologie : L’intérieur de notre corps -> le ventre (La « boule au ventre » est un indicateur de danger), fonctions digestives et urinaires
Rôle : La Nutrition des cellules
La Réparation, entretien des tissus
L’élimination
Plus actif au repos
C’est notre homéostasie de base, notre équilibre général.
Frein du métabolisme du corps -> extrême, suractivité
Nous protéger
opérationnel quand : menace vitale
MO : ralentit toutes les fonctions du corps, immobilise, (freeze), nous empêche d’avancer, de nous montrer
Comportements: confinement à l’intérieur du corps, se referme sur elle-même, se coupe du monde extérieur, des sensations, voire se dissocie (voit la scène à distance), timide, « on n’y arrivera jamais », sentiments de honte ou de victimisation, culpabilité, « Je suis nul-le », « A quoi bon ? ça sert à rien ».
Blessure : Rejet – Humiliation - injustice
Conséquences sur le corps : syncopes, états de mort apparente, voire arrêt cardiaque, Burnout.
NVD suractivé (récurrence) = cerveau moins irrigué = Malaise vagal (le fameux !), nausées, crises de panique, , La personne se referme sur elle-même, avec des sensations très désagréables, elle se sent comme aspirée dans un vide.
AIDE : ramener l’attention de la personne vers l’extérieur, garder les yeux ouverts, fixer un objet, bouger -> réactiver le Sympathique = mettre du mouvement dans ce corps rigide. Cela donne l’information au cerveau que l’on est mobile et qu’il y a donc d’autres possibilités de ressenti que celui du « Freeze », comme fuir ou se battre
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2- LE SYSTEME NERVEUX SYMPATHIQUE ( SSymp) s’occupe de :
Le monde extérieur à notre corps
Rôle : L’Action
La dépense énergétique
L’Activation
La Mobilisation
Accomplir un Travail
Mission : Vigilance au danger, nous protéger de ce qui pourrait nous faire peur
opérationnel quand : danger
M.O. : Fuir ou se battre
Comportements :
SYMPATHIQUE FUYANT : Evitement : se trouver des excuses pour ne pas faire les choses importantes, ne pas passer à l’action (procrastination ou on s’occupe avec autre chose), je vais essayer (on anticipe l’échec), trop gentil avec les gens = pour se faire aimer-> éviter les conflits, on (se) ment, mauvaise foi, on se raconte des histoires , on se trouve des excuses (c’est normal si on y arrive pas)…
Blessure : Rejet , abandon, Humiliation
DRIVER : Fais plaisir, c’est difficile cf : Atelier : « les Langages ».
SYMPATHIQUE AGRESSIF : présuppose que : La vie c’est la jungle, passer à l’action pour réussir, si échec, il faut travailler plus dur, faire des efforts. Choisi le mode de protection « combat » : apporte l’énergie, s’impose, parle plus fort, souvent en colère (on se plaint, on n’est jamais content-e) l’attaque est la meilleure défense.
DRIVER : Sois fort enfant, fais des efforts
Conséquences sur le corps : plusieurs symptômes dont : risques cardiaques, système musculaire suractivé (se battre) qui génère douleurs des membres ou de la colonne vertébrale, vieillissement du corps
SSymp suractivé : Stress, angoisses, agressivité -> beaucoup de sang dans les muscles. Moins dans le cortex et plus dans le système limbique (centre des émotions).
En cas de trauma : système limbique et amygdale cérébelleuse suractivé, le système nerveux va prendre le dessus et conditionner nos réactions et comportements.
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INTROSPECTION : « De quoi ai-je peur ? »
Cela révèle les croyances et donne un 1er indice, levier d’action pour changer.
Parler en public est dangereux ? Passer à l’action est dangereux ?
-> « Qu’est-ce que j’ai vu ou vécu qui me fait croire cela ? » (pas grave si on n’a pas la réponse)
Conscientiser, rationnaliser : Est-ce que parce que c’est déjà arrivé (peut-être qu’une fois) cela va obligatoirement se reproduire à l’identique ? Si oui, quelle théorie scientifique soutient cela ?
Dompter et rassurer le SNA : Est-ce que l’intensité de réaction à la peur est adéquate et justifiée ?
Par ex : être tétanisé-e, le cerveau « vide » lors d’une intervention en public (NVD), c’est-à-dire une réaction à un danger de mort : est-ce proportionnel au réel danger ?
AIDE momentanée: Utiliser le frein vagal, mettre une juste dose de ventral -> obtenir l’état souhaité pour cette activité.
AIDE durable : s’occuper de ces croyances.
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3- LE SYSTEME NERVEUX PARASYMPATHIQUE VENTRAL (ou Nerf Vague Ventral – NVV- ou Nouveau) s’occupe de :
Entre moi at les Autres : L’ Equilibre émotionnel, empathie, compassion
Physiologie : l’appareil respiratoire
Rôle : la régulation harmonieuse de toutes nos fonctions corporelles, ainsi que des deux autres branches du SNA, le système cardiovasculaire (pertinence de la Cohérence Cardiaque)
Frein vagal permanent : régule le rythme cardiaque dans la mesure juste, selon l’activité.
opérationnel quand : on est en sécurité
M.O. : créer des liens, être connecté aux autres, avoir des relations interpersonnelles constructives.
Comportements : joie, compassion, amour, gratitude
Blessures : Les comportements des blessures guéries/transformée (cf : les profils). Quand les blessures ont été conscientisée ET transformée, on développe de l’empathie, un niveau de compréhension et de tolérance plus élevé, on est connecté à soi et aux Autres.
Idem pour les drivers
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Nous avons besoin de ces 3 systèmes du SNA, dans des proportions variables, selon les activités de la journée.
LA NEUROCEPTION (CABLAGES) :
La neuroception est un terme inventé pas Stephen Porges C’est notre système de surveillance interne. C’est la façon dont notre SNA capte et réagit aux informations sans passer par la pensée. (D’où l’intérêt de faire revenir de la conscience dans le processus).
C’est notre façon de percevoir un monde plus ou moins sûr. Selon notre histoire, notre neuroception (notre cablage nerveux) diffère.
Certains vont passer directement du NVV au NVD. SSymp assez peu performant.
D’autres (dont l’environnement était plus hostile, conflits), ont une réaction SSymp très forte (ex: quand quelqu’un s’énerve en voiture) et ils ne sont presque jamais en NVD.
Cet état est utile pour les soldats, par exemple, pour qui il serait dangereux de « freeze ».
Le problème n’est donc pas tant nos émotions de peur, colère, tristesse, mais plutôt la peur de ne pas savoir y répondre.
RELATION ET RELAI :
Le NVV régule les émotions aussi longtemps que c’est pertinent
Ex : une agression physique ou verbale) : on va essayer de créer du lien, une médiation.
S’il y a vraiment danger, le NVV passe le relai au SSymp .
Le SSymp va permettre de se mobiliser pour faire face à la situation : fuir ou se battre
Ex 1 : En journée, travail etc, le dorsal diminue son activité au profit du Sympathique qui va dominer, avec le ventral toujours puissant.
VENTRAL PUISSANT :
Ex 1 : En journée, travail etc, le dorsal diminue son activité au profit du Sympathique qui va dominer, avec le ventral toujours puissant.
Ex 2 : Pendant la nuit, le SSymp déprime et le Dorsal va prendre le dessus et assurer la digestion.
VENTRAL FAIBLE :
Son développement peut être affecté par des évènements de l’enfance : naissance difficile, problèmes intra-utérins, conditions de vie dans l’enfance. Il est alors très vite déprimé.
Ex 1 : SSymp développé et dominant, Dorsal au-dessus de la normale ;= Suractivation -> pathologies associées
Ex 2 : Dorsal dominant, l’activité du Sympathique est réduite à celle du Ventral.
Personnes hypersensibles.
Les deux sont sujettes aux problèmes digestifs, mais particulièrement ceux du Dorsal prédominant.
Ex 3 : Dystonie complète (plus rare) : le Sympathique et le Dorsal alternent selon les moments.
SOLUTION :
Le rôle du NV parasympathique est d’inhiber le NV Sympathique quand il n’y a plus besoin d’accélérer. C’est le «Frein Vagal ». Voir enregistrement à la fin de ces lignes.
L’ AUTO REGULATION : revenir absolument au NVV, responsable de notre santé. Il doit avoir des périodes où il domine et gère tout.
Se ramener soi-même en ventral, c’est agir non pas par réaction (programmation) mais par adaptation.
On ne l’active pas par anticipation (d’un danger) mais par régulation (la dose adéquate).
On s’offre le choix de la réaction,
On reprend le pouvoir sur nous-mêmes !
LA CO-REGULATION :
Nos systèmes nerveux communiquent constamment entre eux.
Et également, de manière subtile, avec celui de la personne en face de nous. Nous envoyons et recevons des messages de danger ou de sécurité en permanence.
C’est ce qui explique le « rapport » en PNL. Le fait de « s’accorder » à quelqu’un pour optimiser la communication. Ce qui fait que le « courant passe » ou pas. Cf Ateliers
Cela fonctionne aussi avec les animaux.
Par ex, avec un cheval : si vous êtes en Dorsal, il na va pas vouloir avancer (on dira qu’il est têtu, ou qu’il a « ses têtes »)
Si vous êtes en SSymp fuyant, il va peut-être partir au grand galop, avec ou sans vous. On dira qu’il n’est pas fiable.
Si vous êtes en SSymp agressif, il va ruer et on dira qu’il est nerveux.
Mais est-il tout cela...vraiment ?
Qu’en est-il des personnes qui nous entoure ??
De même, SI (et seulement si) vous êtes vous-même en Ventral, alors, vous pourrez ramener au calme et aider une personne stressées, en panique, triste ou en colère (donc en insécurité).
Nous devenons le co-régulateur de l’Autre, nous pouvons lui apporter la sécurité.
LA DEREGULATION :
Ex 1 : Imaginons que vous lisiez tranquillement dans votre canapé, vous êtes en ventral. Si quelqu’un arrive tout excité, en gesticulant (vous envoyant des signaux de détresse ou d’agressivité), ou des enfants qui courent autour de vous (ils sont en SSymp). Cela va vous mettre en insécurité , va vous agacer/énerver, car vous étiez « tranquille ». Vous vous dérégulez en vous co régulant à l’Autre.
De plus, vous allez envoyer des messages d’insécurité à l’Autre. Je vous laisse imaginer l’escalade !
Ex 2 : Vous êtes en SSymp (dans l’action, mobilisé) et, en face de vous, quelqu’un dans le Dorsal : Visage fixe, pas d’expressions). Cela fait peur, vous le prenez comme une agression et va vous mettre en insécurité. Vous allez vous énerver car il ne bouge pas, ne réagit pas et vous avez envie de le « secouer ».
EX 3 : à l’école : On ne peut pas apprendre en Dorsal et SSymp. Le professeur devrait donc se demander ce qu’il véhicule. S’il n’est pas en Ventral, il peut donc envoyer des signaux d’insécurité et certains élèves pourraient se braquer-SSymp ou se fermer - Dorsal.
Ex 4 : idem au bureau : Si le patron, toujours en SSymp, stressé, arrive comme ça à la réunion, cela peut faire peur à son équipe et mener à mettre « de l’eau dans le gaz » voire des conflits.
Pensez que nous croisons jusqu’à des milliers de personnes par jour !
Que nous passons notre temps à nous coréguler, nous déréguler,
Et à l’intérêt de savoir s’auto-réguler. ^^
L’ENGAGEMENT SOCIAL
Le Nerf Vague Ventral est également connecté à d’autres nerfs crâniens que Borges a appelé les « Nerfs d’Engagement Social ».
Ils contrôlent ce qu’il se passe au niveau de la tête :
Le regard, les expressions du visage, notre façon de parler, notre écoute.
Tous ces facteurs peuvent être utilisés dans la co-régulation / le rapport.
Vigilance : Si la neuroception est faussée, des phrases, comportements, gestuelles qui nous paraissent anodines peuvent être prises pour une agression car leur taux de tolérance au danger est bas. Les gens se ferment, et on va se demander ce qu’on a bien pu dire ou faire. 😳 🤨
COMMUNICATION :
Vous comprendrez donc comment cela affecte notre communication et relation à l’autre.
Prenons une dispute :
SSymp agressif : Lorsqu’ils sont en colère, certains disent n’importe quoi, des choses affreuses qu’ils ne pensent pas. Ils sont en réaction, veulent blesser l’autre (comme ils ont été blessé).
SSymp Fuyant : va quitter la pièce, refuser de vous écouter mettant ainsi fin à la conversation, parler d’autre chose.
NVD : D’autres ont besoin de temps pour digérer l’information et la gérer. Ils vont rester muets, figés. Certains vous le diront d’ailleurs : « Je ne peux pas te répondre maintenant ».
Normalement, ils reviennent vers vous plus tard, quand ils sont plus calmes. 😉
Que l’on soit en Sympathique ou en Dorsal, on est dans la survie. On ne peut pas penser à l’Autre, être connecté.
Ce qui est paradoxal, parce que dans ces deux états, ce que l’on cherche par-dessus tout, c’est la connexion !
NVV : Revenir en ventral permet de ne pas ruminer et ressasser encore 2 heures après 😊
Il n’y a de communication possible que lorsque les 2 sont en Ventral (Connexion, lien, état ressource).
Ils est important de savoir identifier où la personne se trouve sur l’échelle du Système Nerveux Autonome, ainsi que soi-même. Dorsal ou Sympathique indique que l’on ne se sent pas en sécurité.
ANNONCEZ :
On peut prévenir l’Autre de son état : « Ecoute, là, je suis dans le SSyp, je ne t’écoute pas. Parlons plus tard. » ou : « Je suis en Dorsal, je ne suis pas concentré-e ».
En « annonçant la couleur », on prend la responsabilité de l’état dans lequel on est et on se l’autorise. C’est-à-dire que l’on s’est observé et que l’on peut répondre à et de cet état : en cela nous sommes responsable). De ce fait, on autorise aussi l’autre à être dans son état. C’est ok ! Et d’ailleurs souvent, ça le fait déjà changer.
Cela demande
De temporiser, de la patience,
De la compassion et de l’empathie : rappelez-vous que les gens (vous y compris) se régulent inconsciemment. C’est la seule réponses qu’ils connaissent… mais ça n’empêche pas d’en apprendre d’autres. ^^
Bref, beaucoup d’humanité !
COMMENT RAMENER QUELQU’UN EN VENTRAL ?
Comme dit plus haut, nous devons être nous-même en Vagal Ventral pour ramener l’autre au calme par le système de Co-régulation. Il s’agit donc de choisir son moment en accord avec notre état.
Il faut envoyer des messages de sécurité à l’Autre :
- Ton de la voix calme, connecté au ventral.
- Le visage avenant
- Pencher la tête sur le côté
- Ouvrir les bras, inviter. La personne est libre d’en faire ce qu’elle veut (y pleurer, y passer sa colère ou ne pas venir)
- S’il est en Dorsal, il faut impérativement le faire passer par le Sympathique. Juste assez pour le mobiliser et le mettre en mouvement mais pas trop pour qu’il ait la possibilité de revenir en Ventral .
Je propose des Ateliers pour aider à décrypter les profils et les états des gens afin de pouvoir mieux communiquer. Plus d’infos ici
FORMATION DES TRAUMAS :
LA NEUROCEPTION : SNA recherche des signes de danger ou de sécurité en permanence.
Il y a d’abord la perception de notre SNA.
Puis on cherche à l’expliquer et on se raconte une « histoire » qui est probablement fondée :
- « Je ne me sens pas bien parce que je me suis disputé-e avec mon patron »
- « Les gens vont me juger ; je ne suis pas à la hauteur ; je suis nul-le… »
Ce sont les croyances. (Cf : Blog)
Elles viennent souvent des traumatismes de l’enfance, à quelque degré que ce soit, c’est-à-dire une expérience qui n’a pas été comprise par l’enfant à ce jour. La situation est un « écho » qui agit comme un Madeleine de Proust, et nous renvoie directement à ce moment-là (inconsciemment). C’est donc en toute logique que nous agissons de la même manière.
D’ailleurs, c’est sûrement pour cela que nous avons tous un moyen de réaction au danger privilégié (SSymp ou Dorsal).
Oui mais voilà ! Notre perception est faussée : nous percevons du danger là où il n’y en pas !
LA RELATION SURVIE / LIEN D’ATTACHEMENT
Chez les mammifères, les petits ont besoin des soins de leurs parents à la naissance. L’instinct de survie, dont sont dotés tous les animaux, est connecté à la partie de notre système nerveux responsable de la vigilance permanente au danger et aux menaces.
C’est d’autant plus vrai chez les humains, car les bébés doivent naitre prématurément (sinon ils ne pourraient pas sortir physiquement). Ils ont donc besoin de la sécurité et la protection que leur apportent leurs parents pour survivre. Ce besoin de connexion laisse une empreinte biologique en nous.
Les mammifères ont la capacité d’inhiber cette vigilance et de se sentir en sécurité. Pas l’Homme.
La qualité de notre perception de sécurité dépend de notre histoire, de notre enfance, des processus de l’attachement.
Ces processus, ces liens père – enfant / mère – enfant ou autre référent important vont être primordiaux pour installer une neuroception de sécurité solide et juste et assurer ainsi le bon développement du NVV.
Sans cela, le SNA va sentir de l’insécurité, du danger, de la menace alors qu’il n’y en pas, car à des seuils de tolérance très bas.
Ex : la panique avant un examen = le cerveau s’éteint = NVD = SNA perçoit message de mort ! En cela, notre neuroception est faussée.
D’autres troubles névrotiques comme les phobies peuvent venir se greffer sur le développement malmené de cette neuroception.
La neuro imagerie a montré que lorsque la mère a vécu un stress durant la gestation, le cortisol produit par ce stress est transmis au fœtus. Et c’est ainsi que les traumatismes sont transmis à travers les générations. Les neurosciences les ont retrouvés également dans l’Epi Génétique.
Ces bébés naissent donc avec un cerveau, des connexions neuronales altérées par le cortisol reçu de la mère. Leur SNA est dysfonctionnel, le lien d’attachement est altéré. On remarque une atrophie cérébrale provoquée par une défaillance du milieu. Rassurez-vous , cela est notre cas à tous, car rares doivent être les mamans qui ont eu une grossesse parfaite et paisible. Ce qui change, c’est le degré de l’impact que cela a eu sur nous.
Je vous recommande cette conférence fort intéressante (du début jusqu'à 14 min + de 33'50'' à 38' ). Psychologie du mal - Dialogue avec Boris Cyrulnik - YouTube
SUITE A UN PSYCHOTRAUMATISME
A l’origine, un vrai danger -> suractivation du SSymp ( syst limbique-cerveau émotionnel + amydgdale cérébelleuse- valide ou bloque l’émotion).
Contrairement à beaucoup d’animaux qui peuvent les « effacer » de leur mémoire, les Humains ont un système de pensée et émotionnel compliqué qui va faire que l’expérience va se figer, rester présente et « au présent ». cf Blog : Les traumas.
Csq : Hypervigilance, besoin de contrôle, perception du monde comme dangereux ou très menaçant.
Comportement : sur la défensive, se sent vite agressé et riposte ; attaque (cf profil du Contrôlant - SSymp) ou se retire (cf profil du Fuyant - SSymp) le premier pour se protéger d’avance ; ou se fige, ne laissant passer aucune émotion (Dorsal).
Si pendant l’évènement traumatique, la réaction a été de se mettre en NVD, et donc de « freeze », voire de se dissocier, se couper de leurs ressenti ou du monde, certains sentent un sentiment de honte et de culpabilité de n’avoir pu réagir. Sentiments qui vont devenir récurrents et se généraliser à toutes sortes de situations.
AIDE : Il est important de comprendre que ce n’est pas notre identité ! Nous ne sommes pas « timides ». C’est juste une réaction de notre SNA. Prendre conscience que ce n’est qu’une réaction biologique de mon système nerveux, programmée il y a des millions d’années et héritée de la longue évolution du règne animal.
AIDES POUR RETROUVER UNE NEUROCEPTION DE SECURITE = RENFORCER LE VAGAL VENTRAL:
Solution pérenne : En Cabinet, travailler sur la structure de base – les croyances et retrouver une neuroperception de sécurité. (cf Hypnose régressive, le DNR). Sans quoi le comportement reviendra ou se manifestera autrement . (en savoir plus)
Solution temporaire : L’auto régulation est utile pour palier momentanément à la problématique présente.
VOICI QUELQUES OUTILS :
Une pratique régulière : chaque jour, apprendre à se mettre en Vagal Ventral, à retrouver cette sensation de sécurité.
1- L’AUTO REGULATION : Le Frein Vagal
L’idée est de se réguler avant d’être complètement dérégulé (voir co-régulation)
Ne pas se réguler, c’est souffrir physiologiquement et psychologiquement.
L’idée n’est pas de passer son temps en NV Ventral, c’est impossible, inutile et même dangereux.
L’idée c’est de pouvoir et savoir y retourner !
Je vous propose ici un enregistrement (18 min) qui vous permettra de créer un ancrage de sécurité en Ventral et d’apprendre à utiliser votre frein vagal.
S’observer pour se connaitre :
1- . Conscientiser : Plusieurs fois dans la journée, se demander :
« Comment je me sens maintenant ? » Au niveau physiologique et émotionnel.
faire cela pendant 10 min fait déjà baisser le rythme cardiaque (frein vagal activé)
OU pour chaque état individuellement :
- Quelles sont mes pensées, mes émotions, mes actions ? Que se passe-t-il dans mon corps?
Pour le SSymp : Comment est mon sommeil ? Quel est mon rapport à la nourriture ? Ai-je des comportements compulsifs ou addictifs (chocolat, glaces, séries, drogues, alcool etc) ?
- Se demander : « Quand je suis comme cela, le monde est :… » = les croyances
2- L’apprivoiser. Bienveillance envers soi-même. Ne pas croire en l’histoire que l’on se raconte : «Je suis nul-le » -> non ! c’est le Dorsal ou le SSymp qui est activé.
J’agis comme cela par réflexe et répétition pour une autre situation.
3- Y a -t-il une autre histoire possible ? -> une autre réaction possible ? « Si je suis dans un autre état, comment est le monde ? »
En changeant l’Etat vagal, on change l’histoire qu’on se raconte donc les croyances !
Vivre la nouvelle histoire et valider : C’est le début de la transformation.
Savoir gérer son SNA est souvent associé à une des portes du Bonheur, Car il est rassurant de savoir que l’on peut agir sur ses émotion à volonté.
C’est reprendre le pouvoir sur soi, pouvoir se faire confiance.
2- La Cohérence Cardiaque (Cf : Blog) : renvoie directement en Vagal Ventral.
3- La respiration :
A l’inspire : on active le SSymp. D’ailleurs, on prend souvent une grande inspiration avant de faire quelque chose d’important, qui nous demande du courage.
A l’expire : on active le ventral : d’ailleurs, quand la tension ou le « danger » est passé, on souffle. Pffffiou !...
4- AUTRES : Mastigation, relaxation, Yoga, Méditation, douche froide, regarder la nature, regarder des fractales, être avec animal…
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J’espère que ce blog sur la Théorie Polyvagale vous aura apporté quelques éléments de réponse, quelques pistes à explorer 😉
Si vous avez aimé, aidez ce blog en laissant un 👍, commentaire ou suggestion.
Merci de votre visite sur mon Blog. A bientôt pour d’autres sujets passionnants !
Je vous invite également à visiter mon site, tout récemment entièrement refait.
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